Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/242

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boréales, soit australes. L’académie souhaiterait qu’ils observassent la hauteur et l’amplitude de ces aurores.

On n’est point d’accord sur la cause qui produit les trombes ; quelques-uns les attribuent à l’électricité ; d’autres les regardent comme l’effet d’un mouvement de turbination, contracté par une masse d’air[1]. Les navigateurs voudront bien être attentifs à l’observation de toutes les circonstances qui pourraient conduire à l’explication de ce phénomène singulier.

Les navigateurs seront à portée de faire un grand nombre d’expériences intéressantes sur les différens degrés de température de la mer, et sur sa salure dans les différens parages et à différentes profondeurs, la pesanteur spécifique de ses eaux, ses divers degrés d’amertume, à mesure qu’on s’éloigne ou qu’on s’approche des côtes, etc.

L’académie les engage à ne point oublier la comparaison de la température à une certaine profondeur, avec celle du fluide pris à la surface.

Il serait bon encore que les navigateurs profitassent de

  1. Dans cette dernière hypothèse, la force centrifuge des molécules d'air éloignées de l'ase de rotation doit diminuer la pression de celles qui sont placées près de cet axe, les forcer à se dessaisir de l'eau qu'elles tenaient en dissolution, et occasionner un nuage dont la forme sera à peu près celle d'un solide de révolution, et dont les gouttelettes se disperseront bientôt par l'effet de la force centrifuge. La pression de l'air de l'atmosphère n'étant pas diminuée dans le sens de l'axe de rotation, l'air doit perpétuellement se renouveler en arrivant par les deux extrêmités de cet axe, et, par la diminution de pression, entretenir dans l'intérieur une précipitation d'eau continuelle, qui durera autant que le mouvement de turbination, et dont l'abondance dépendra de la vitesse de ce mouvement, et de la masse d'air qu'il affecte.