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VOYAGE

des tentatives en ce genre ; il doit aller sous toutes sortes de latitudes ; l’amour du bien et du vrai l’anime ; il joindra ses lumières à celles des physiciens qui l’accompagnent : on peut donc compter sur les résultats qu’il présentera à son retour.

C’est dans cette vue que je trace ici un projet d’expériences, en indiquant des moyens isolés et des moyens combinés, parmi lesquels il y en a qui n’ont pas encore été employés, à ce qu’il me semble.

D’après ce que j’ai lu dans les écrits des navigateurs, d’après les conversations de plusieurs officiers de marine, l’eau embarquée ne se corrompt que parce qu’il s’y forme des insectes qui, à certains degrés de latitude où la température est très-chaude, éclosent, meurent et se putréfient. Ces insectes doivent leur naissance à des œufs, déposés, ou dans l’eau avant qu’on l’embarque, ou dans les futailles qui la contiennent, soit avant, soit pendant la traversée. L’eau qu’on embarque en hiver, celle qu’on puise à des sources, est moins susceptible de corruption que l’eau qu’on embarque en été, et que celle des rivières ; ces différences dépendent des insectes, qui déposent plutôt leurs œufs dans certaines eaux que dans d’autres, et toujours en été : on sait aussi que le bois sert souvent d’asile aux œufs de ces animaux ; il est donc possible qu’il s’en trouve dans celui qui compose les futailles. Je regarde comme important de s’assurer jusqu’à quel point.

En conséquence, je suis d’avis qu’on fasse subir à l’eau seule quelque préparation, qu’on en fasse subir aussi aux