Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
218
VOYAGE

traversée et manger ces semences sans qu’on s’en aperçût. Quelques heures d’exposition à un soleil ardent, suffiront pour produire le premier effet ; et si l’on soupçonne des insectes imperceptibles, ou des œufs renfermés dans les enveloppes de ces semences, en prenant la précaution de les placer sous une cloche dans laquelle on allumera du soufre, la vapeur de cette substance les fera périr en quelques minutes. Assuré que les semences ne contiennent ni humidité surabondante, ni insectes, on les enveloppera, espèce par espèce, dans des carrés d’un papier fort qui n’aura point été collé. Sur chacun de ces paquets, on mettra un numéro qui sera relatif à un échantillon de la plante ou arbre sur lequel on aura récolté la graine ; ensuite on rangera ces différens paquets dans une boîte de fer-blanc, en les serrant le plus qu’il sera possible, autant pour économiser la place, que pour empêcher l’action du roulis sur des corps qui, n’étant pas fortement assujettis, se froisseraient et se détruiraient les uns les autres. La boîte remplie sera fermée de son couvercle, qu’on soudera le plus hermétiquement qu’il sera possible ; on écrira aussitôt sur cette boîte l’objet qu’elle renferme, comme, par exemple : Graines récoltées depuis telle époque jusqu’à telle époque, dans tel lieu.

Lorsqu’on aura rassemblé plusieurs boîtes semblables, on les emballera dans une caisse de bois fort, qu’on couvrira d’une toile cirée, sur laquelle on mettra un renseignement pareil à celui ci-dessus.