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VOYAGE

des fougères, des champignons, &c. sont à peine connues ; à plus forte raison connaît-on moins encore les graines de ces plantes. Jusqu’à présent les pieds en racines qu’on a essayé de faire passer en Europe, n’ont eu aucun succès : il est probable qu’en ramassant les terres où croissent ces plantes, et en mêlant dans ces terres de leurs feuillages dans différens états, on obtiendra des germes qui, s’ils sont bien gouvernés dans leurs premiers développemens, nous procureront des plantes intéressantes. Pour cela, il faut que le jardinier chargé de ces envois, ait la plus grande attention de noter sur son journal la nature du sol où il aura fait sa récolte, son exposition, le degré d’humidité ou de sécheresse, enfin s’il l’a faite dans un terrain boisé ou découvert.

Pour économiser la place autant qu’il est possible, et pour tirer tout le parti dont les envois de semences qui seront faits à graines nues sont susceptibles, il faut choisir la terre dont on les accompagnera, comme il a été dit ci-dessus, plutôt que de la prendre au hasard ; ce qui demandera quelque attention de plus, mais procurera un bien plus grand avantage.

Pour terminer enfin ce qui reste à dire sur les envois de graines, nous tâcherons d’établir les proportions dans lesquelles on doit récolter chacune d’elles.

Il n’est pas douteux que les arbres et les plantes qui peuvent être utiles en Europe à la nourriture de ses habitans, doivent tenir le premier rang ; comme l’espèce de fougère dont la racine sert d’aliment aux peuples de la