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PRÉLIMINAIRE.

d’Yorck, mit à la voile pour s’éloigner de ces parages, livrés aux glaces et aux tempêtes, où des succès militaires obtenus sans éprouver la moindre résistance, avaient été précédés de tant de peines, de périls et de fatigues.

Si la Pérouse, comme militaire, fut obligé, pour se conformer à des ordres rigoureux, de détruire les possessions de nos ennemis, il n’oublia pas en même temps les égards qu’on doit au malheur. Ayant su qu’à son approche, des anglais avaient fui dans les bois, et que son départ, vu la destruction des établissemens, les exposait à mourir de faim, et à tomber sans défense entre les mains des sauvages, il eut l’humanité de leur laisser des vivres et des armes.

Est-il à ce sujet un éloge plus flatteur que cet aveu sincère d’un marin anglais, dans sa relation d’un voyage à Botany-Bay ? « On doit se rappeler avec reconnaissance, en Angleterre sur-tout, cet homme humain et généreux, pour la conduite qu’il a tenue lorsque l’ordre fut donné de détruire notre établissement de