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DISCOURS

M. de la Pérouse. Vous avez ordonné à vos comités de marine, d’agriculture et de commerce, de vous présenter leurs vues sur un objet si intéressant : le sentiment qui a semblé vous déterminer, a aussi dicté leur avis.

» Il nous reste à peine la consolation d’en douter ; M. de la Pérouse a essuyé un grand malheur.

» Nous ne pouvons raisonnablement espérer que ses vaisseaux sillonnent en ce moment la surface des mers ; ou ce navigateur et ses compagnons ne sont plus, ou bien, jetés sur quelque plage affreuse, perdus dans l’immensité des mers innaviguées, et confinés aux extrémités du monde, ils luttent peut-être contre le climat, contre les animaux, les hommes, la nature, et appellent à leur secours la patrie, qui ne peut que deviner leur malheur. Peut-être ont-il échoué sur quelque côte inconnue, sur quelque rocher aride : là, s’ils ont pu trouver un peuple hospitalier, ils respirent, et vous implorent cependant ; ou s’ils n’ont rencontré