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DISCOURS

de nos usages ; je dis qu’après leur avoir donné des connaissances isolées qu’ils ne savent étendre ni appliquer, des végétaux et des animaux qu’ils ne conservent ni ne perpétuent, les abandonner à eux-mêmes, c’est rendre vain le désir de connaître et de jouir qu’on a excité en eux, c’est faire leur malheur ; mais que les élever par degrés pour les civiliser, en faire des peuplades policées avant d’en faire des peuples polis, et ne leur donner de nouveaux besoins et de nouveaux procédés qu’avec le moyen de pourvoir aux uns et de se servir utilement des autres, c’est préparer et assurer à leur génération les heureux résultats du développement des facultés humaines.

S’il peut résulter pour nous comme pour eux des inconvéniens de ces communications lorsque les rapports sont si différens, les grands avantages que les sciences et les arts retirent des voyages de découvertes ne peuvent être raisonnablement contestés. C’est un besoin pour l’homme civilisé de proportionner ses connaissances et ses jouissances à la capacité de son entendement et à