Page:La Phalange, tome 4, 1846.djvu/390

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n’est plus toi, c’est Spadillo. — Ainsi de don Gusman : c’est bien Almaviva, c’est bien Don Juan ; il n’y manque que Beaumarchais et Molière. Un pauvre Almaviva, un piètre Don Juan, — le Don Gusman de M. de Courcelles ! — Et Suzanne, la verdissante fille, si rieuse, si piquante, si dévouée ; c’est bien elle aussi, ou plutôt c’est la Paquita de M. de Courcelles, — une triste Suzanne ! — Et la comtesse, la belle Rosine, si belle, si tendre et si bonne ; la douce marraine qu’a aimée Chérubin, et que gardait autrefois si précieusement Bartholo ; c’est aujourd’hui la Léna de M. de Courcelles, la femme de l’alcade. Elle est bien déchue, la fière Rosine ! — Ô M. de Courcelles, c’est mal à vous d’avoir osé toucher à Figaro, à Suzanne, à Rosine, à Bartholo, et d’en avoir fait Spadillo, Paquita, Léna et l’Alcade. Enfin, l’affaire est faite, et le crime est consommé ; n’en parlons plus. — Comme il nous serait impossible d’entendre dix ou vingt vers de M. de Courcelles et de les reconnaître comme étant de lui et non d’un autre, nous ne dirons rien du style de Don Gusman.

Une dernière observation. — Je crois à l’amour, dit Spadillo, comme on croit à sa mère, — et moi, répond Don Gusman, j’y crois comme on croit à son père ; on n’en est jamais sûr. — Cet outrage suranné à la piété filiale, cette mauvaise plaisanterie traînée dans toutes les fanges du roman et de la scène, a, en outre, le tort d’être une impardonnable vulgarité indigne d’une œuvre sérieuse. Le public a fort applaudi ; mais chacun sait ce que valent ces ovations de commande. Les représentations à venir feront justice de cette erreur de M. de Courcelles.


L. de Lisle.



BULLETIN PHALANSTÉRIEN. — RENTE SOCIÉTAIRE.


Le 2e numéro du Bulletin phalanstérien a paru le 11 septembre. Il contient, notamment, les comptes-rendus des dernières assemblées générales des deux sociétés des 15 juin 1810 et 10 juin 1843, les rapports des gérants et les décisions des assemblées. — Il constate que la rente sociétaire, comprenant au 31 aout 1,510 SOUSCRIPTEURS, s’élevait à cette époque à la somme de 100,519 fr. 15c., soit 8.3796.12. par mois.