Page:La Pléiade, 1921.djvu/204

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Le jeune Chèvre-pied

Je l’aperçus de loin, à l’ombre d’un genièvre.
Ses pieds étant fourchus, ses poils noirs et frisants,
Je supposais d’abord que c’était une chèvre.

Mais je fis quelques pas sur les cailloux luisants
Et vis se préciser sa forme séductrice.
Il avait la longueur d’un homme de quinze ans.

Couché parmi les fleurs au bleuâtre calice,
Il dormait, semblait-il, d’un suave sommeil.
Je pensai qu’il rêvait d’un tout prochain délice.