Page:La Pléiade, 1921.djvu/58

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   Ton vieux mas et tes chênes-lièges
Luisent sous un ciel toujours pur,
Et l'Albère aux pentes d'azur
Ne s'y couvre jamais de neiges.

  Je sais une tendre colline,
Sous le clair de lune argenté,
Dont la douceur eût mérité
D'inspirer la Fable divine ;

  Sans doute, Diane, amoureuse
D'un autre berger endormi,
Y vint jadis errer parmi
Le silence et la nuit ombreuse.

  La claire fontaine qui chante
Sous ce blanc cerisier en fleurs
S'est formée autrefois des pleurs
De quelque Naïade charmante.

   L'ombre légère de ce frêne
Et la verdure de ces prés
Semblent n'être là tout exprès
Que pour que Vénus s'y promène.