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Stances à Marc Lafargue

J'ai respiré longtemps la fleur océanienne
Dans une ville de palais et de tombeaux,
Où s'attestaient encor les souvenirs royaux
Des temps passés de la grandeur imérinienne.

Le charme neuf pour moi du continent lointain,
Et les faveurs de quelques sombres amoureuses
M'ont pu faire oublier, en ces heures heureuses,
Mon Roussillon natal et son climat serein.

Mais aujourd'hui qu'il faut, dans les sables d'Afrique,
Aller vivre en exil sous les soleils brûlants,
Et voir tomber la fleur dernière de mes ans,
Immobile, aux confins du grand désert libyque,