Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/102

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côtés de la cour s’étalaient les marches d’un perron ; il s’y dirigea tout droit, mit pied à terre, passa la bride de son cheval à un anneau, puis gravit les degrés d’un pas rapide, le heaume en tête et l’épée à la cuisse. Il n’avait encore rencontré personne.

Au haut du perron la grand’salle s’ouvrit devant lui : elle était déserte. Il la traversa sans s’arrêter, et poussa jusqu’à une chambre qui était tapissée de tentures, jonchée de fleurs fraîches, mais déserte comme la salle, comme la cour et comme l’entrée du château Assez étonné, il revint sur ses pas. « Quel prodige est-ce là ? se demandait-il. Cette chambre est parée nouvellement, quelqu’un certes y était il n’y a qu’un instant : pourquoi ne vois-je ici nul être vivant ? » Il se mit à faire le tour de la vaste salle. Devant une fenêtre il vit un échiquier d’argent poli ; des échecs y étaient rangés, les uns noirs, les autres d’ivoire blanc, en bel ordre et prêts pour le jeu. Perceval les regarda longue-