Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/112

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éperonna… La rencontre fut terrible : les lances éclatèrent, les écus se rompirent, les deux cavaliers se heurtèrent de la poitrine et du casque si rudement que leurs cœurs faillirent se briser ; leurs yeux se troublèrent, ils lâchèrent rênes, boucliers, et roulèrent à terre pâmés. Un homme de pied eût pu parcourir deux arpents avant qu’ils reprissent connaissance. Mais dès que leur revinrent les sens et la mémoire, tous deux se relevèrent, tirèrent l’épée et reprirent le combat.

Tandis qu’ils ferraillaient de toute leur puissance, un cavalier survint qui prit la tête du cerf, le chien que tenait la vieille, et les emporta au galop. Perceval l’aperçoit ; de colère et de chagrin il est presque forcené : comme il bondirait sur les pas du voleur, sans cet adversaire qui durement l’assaille ! La fureur double sa force ; il presse le chevalier noir si invinciblement que l’autre tourne les talons et s’enfuit vers le tombeau. À son approche, la dalle