Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/175

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tirèrent furent également vertes et fertiles.

Il en fut ainsi jusqu’au temps où Abel devint un homme. Abel était pieux, aimait son Créateur, et lui offrait pour dîmes et prémices les plus belles choses qu’il possédait. Son frère Caïn, au contraire, ne donnait à Dieu que ce qu’il avait de plus vil. Aussi la grâce de Dieu était sur Abel : du tertre où il avait accoutumé de brûler ses offrandes, la fumée de son sacrifice montait droit vers le ciel, belle et claire et d’odeur suave ; mais la fumée de Caïn se traînait sur les champs, laide et noire et puante.

Caïn en conçut contre son frère une haine démesurée et, sans en rien laisser paraître, décida de le tuer. Or un jour Abel s’en alla aux champs avec son troupeau. Les brebis s’arrêtèrent auprès de l’Arbre de Vie, qui était assez éloigné du manoir d’Adam. Le jour était très chaud ; Abel alla s’asseoir à l’ombre de l’Arbre et s’y endormit. Caïn, qui l’avait épié, s’approcha, le salua et puis le tua de son cou-