Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/179

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joie, et cette femme naîtra de ton lignage ! »

Salomon étudia et scruta si bien les temps futurs qu’il y découvrit la venue de la Vierge ; et il apprit aussi que sa postérité ne s’arrêterait pas à elle, mais à un chevalier vierge qui passerait tous les autres en prouesse.

Il chercha alors le moyen de faire connaître à cet ultime descendant qu’il avait su quelque chose de lui. Si longtemps il y réfléchit que sa femme s’en aperçut ; et, ayant choisi son moment, elle lui tint ce propos :

« Sire, depuis plusieurs semaines vous avez beaucoup médité : votre esprit n’était jamais en repos. Je vois donc bien que vous pensez à une chose dont vous ne pouvez venir à bout. Je voudrais savoir ce que c’est, car il n’y a, je crois, rien au monde dont nous ne puissions avoir raison, en alliant votre sagesse à ma subtilité. »

Salomon pensait bien, en effet, que si une créature humaine était capable de le tirer d’embarras, c’était elle. Il lui dit donc