Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/182

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qui soit digne de soutenir une telle épée.

― Que ferons-nous donc ?

― Si vous m’en croyez, vous la laisserez ainsi. Il n’appartient pas à nous de parfaire cet ouvrage, une vierge le fera un jour, dans le lointain avenir où mon esprit se perd…

Salomon laissa donc l’épée telle qu’elle était, et fit couvrir le lit d’un drap de soie qui n’avait garde de pourrir.

― Est-ce tout ? demanda-t-il à sa femme. Elle examina le lit, la nef :

― Non, il y manque encore quelque chose, dit-elle.

Elle partit avec deux charpentiers et les mena à l’Arbre où Abel avait été tué. Là elle leur dit :

― Coupez-moi, de cet arbre, de quoi faire une colonnette.

― Ha ! Madame, nous n’oserions, répondent-ils ébahis. Ne savez-vous donc pas que c’est l’Arbre que notre première mère Ève a planté ?