Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/184

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venue, à moins que Dieu même n’en prenne soin.

― Laissez cela, Sire ; vous en aurez bientôt d’autres nouvelles, si mon pressentiment ne me trompe.

Ce soir-là Salomon fit dresser sa tente près du rivage où la nef était amarrée. La nuit, tandis qu’il dormait il eut une vision. Du haut des cieux descendait un homme, suivi d’un long cortège d’Anges : il entrait dans le navire, et avec de l’eau qu’un ange lui présentait dans un seau d’argent, il l’aspergeait de l’avant à l’arrière, puis, de son doigt qui semblait un rayon ardent, il traçait des inscriptions sur l’épée, sur le bordage du navire ; enfin il s’étendait sur le lit. Et puis Salomon ne le voyait plus, ni lui ni son escorte d’anges, tout s’évanouissait…

Dès son réveil, à la pointe de l’aube, Salomon courut au vaisseau. Sur le bordage il vit dans l’ombre briller ces mots : « Que nul n’entre ici s’il n’est plein de foi et pur de toute vilenie ! » Il recula