Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/202

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haire ; tantôt un valet éprouvait son orgueil en lui reprochant véhémentement ses erreurs passées. Ses yeux peu à peu s’ouvraient au monde mystique, que les hommes, vains prisonniers de la matière, n’aperçoivent point. Il lui arriva même, un jour, une aventure très étrange.

Il venait de traverser une forêt, quand il se trouva à la lisière d’une vaste prairie bigarrée de pavillons tendus, de bannières éployées, bruissante de chevaux et de gens armés. Au fond se dressait un château fort, ceint de murs et de fossés. C’était un grand tournoi, où prenaient part plus de cinq cents chevaliers. L’un des deux camps avait des armes blanches, l’autre des armes noires, mais nulle diversité de blasons n’apparaissait entre les combattants.

Lancelot regarda longuement le merveilleux spectacle du tournoi. Il lui sembla que les Noirs cédaient du terrain, qu’ils avaient perdu beaucoup de monde, et qu’ils allaient être vaincus. Il décida d’aller sur-le-champ les aider.