Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/215

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Corbenic.


Quand Galaad eut quitté Lancelot, il parcourut en tous sens le royaume de Logres, au gré du hasard. Il y acheva sans peine toutes les aventures qui jusque-là avaient déconcerté les chevaliers de la Table Ronde. Ainsi, lorsqu’il arriva à l’abbaye où gisait le roi Evalach et où Perceval avait fait jadis une visite vaine, le vieillard, aveugle et infirme depuis des siècles, se sentit incontinent soulagé de ses maux.

« Bon chevalier, s’écria-t-il, soldat du Christ dont j’ai si longtemps attendu la venue, tiens-moi dans tes bras, laisse-moi reposer sur ta poitrine ! Tu es le lis, tu es la rose ; près de toi ma chair, morte de vieillesse, revient à la vie ! »

Et, comme il lui avait été prédit, le vieux roi, entre les bras de Galaad, fut guéri et presque au même instant trépassa.

Tous ceux qui souffraient, les malheureux, les maudits, pucelles prisonnières,