Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/219

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chrétiens. Les chevaliers s’émerveillaient, sachant que ce Josèphe, fils de Joseph d’Arimathie, était mort depuis plus de trois cents ans. Mais l’évêque parla et leur dit :

« Ne vous étonnez pas de me voir ici devant le Saint Graal : vivant, je le servais ; esprit, je le sers encore. »

Après ces mots il s’approcha de la Table d’argent et se prosterna devant le Saint Graal, les genoux et les coudes à terre. À ce moment entra dans la salle une procession d’anges ; les deux premiers portaient des cierges ardents, le troisième un voile de soie vermeille ; le quatrième tenait d’une main une lance dont le fer saignait et de l’autre un vase où tombaient les gouttes de sang. Ils allèrent vers la Table ; et ceux qui portaient des cierges les y posèrent ; le troisième plaça le voile de soie auprès du Graal, et le quatrième tint quelque temps la lance toute droite au-dessus du Graal, afin qu’y tombât le sang qui découlait le long de la hampe. Puis il l’écarta, et Josèphe, prenant le