Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/52

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beau et jeune ; il ressemble si fort à monseigneur Lancelot et à sa famille que tous vont répétant qu’il en est issu.

― Son nom ?

― Galaad.

La reine à ces mots est saisie d’un trouble qu’elle a peine à cacher. Car d’anciens souvenirs lui remontent soudain au cœur, encore tout chargés d’amertume. Jadis des amours furtives avaient uni, l’espace de quelques nuits, son bien-aimé Lancelot à une fille de roi d’une extrême beauté. Un enfant en était né, qui portait, disait-on, ce nom de Galaad et qui avait été élevé secrètement. La magie, quelque philtre irrésistible avait-il rendu infidèle le plus loyal des amants ? Bien que la reine se fût efforcée de le croire, son jaloux amour avait longtemps souffert. À cette heure un pressentiment l’avertit que ce fils mystérieux de Lancelot est celui-là même dont on lui parle. Le désir de le voir la saisit impérieux.

« Belles dames, dit-elle, venez avec