Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/70

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et clair feuillage, ils devisent, et Galaad demande aux deux autres ce qui les a amenés là.

― Ma foi, seigneur, nous y sommes venus pour voir une chose extraordinaire dont on nous a parlé. En cette abbaye il y a, dit-on, un écu que personne ne peut emporter sans être tué ou estropié le jour même, ou au plus tard le lendemain.

― Et, par Dieu, ajoute Baudemagu, je veux dès demain matin sortir d’ici par la grand’porte, à cheval, la lance au poing, avec cet écu au col ! Je verrai bien si ce qu’on en dit est vrai !

― C’est une belle aventure, dit Galaad ; et si vous la manquez je la tenterai à mon tour : aussi bien je n’ai toujours point d’écu.

― Ah ! seigneur, je ne voudrais pas vous disputer cette affaire, que vous ne manquerez pas, j’en suis certain. Je vous laisse la place.

― Mais non, seigneur, mais non, répond Galaad ; je vous en prie, essayez