Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/78

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malheur, et telle qu’aucun chevalier errant n’y a survécu. Attendez-moi ici.

― Va donc, et fais vite, car ma besogne est pressante.

Le valet rentre au château, et presque aussitôt Galaad en voit sortir sept chevaliers armés qui lui crient :

― En garde, chevalier ! Défends ta vie !

― Comment ? voulez-vous donc m’attaquer tous ensemble ?

― Oui, car la coutume, c’est cela !

Alors il rend les rênes au cheval, et de sa lance abat le premier qu’il rencontre. Les autres l’atteignent à l’écu, sans pouvoir le désarçonner. Mais la violence du choc arrête son cheval en pleine course et l’affole ; il se cabre et manque de le renverser. Toutes les lances sont brisées ; les épées jaillissent des fourreaux, et c’est la mêlée horrible, angoisseuse. Mais le Bon Chevalier s’évertue, et sous son épée tranchante les armures éclatent, le sang coule des blessures. Les ennemis finissent par s’épouvanter de cette force qui jamais