Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/89

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refour ; un chevalier blessé y était couché, dolent et gémissant à chaque heurt. Quand il fut devant Lancelot, il le considéra un instant sans rien dire, le croyant sans doute profondément endormi. Et il est vrai que Lancelot ne bougeait ni ne parlait ; pourtant il voyait, il entendait, suspendu inerte entre le sommeil et la veille, ne sachant lui-même si ce qu’il percevait était songe ou réalité.

Le chevalier à la litière est arrêté auprès de la croix ; il se plaint et s’écrie : « Ha Dieu ! ce tourment cessera-t-il jamais ? Ha Dieu ! quand viendra le Saint Graal par qui ma douleur doit être apaisée ? » Longuement le chevalier se lamente dans la nuit, près de Lancelot qui semble toujours endormi.

Soudain voici que sans bruit les portes de la vieille chapelle s’ouvrent d’elles-mêmes, et le candélabre d’argent qui était sur l’autel s’avance avec ses six cierges ardents, et derrière, sur une table d’argent, vient le Saint Graal ; mais nul être visible