Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/96

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paroles, qui suggèrent tantôt la crainte et tantôt l’espérance, que l’aveu jaillit enfin des lèvres du malheureux.

« Seigneur prêtre, dit-il en soupirant du plus profond de son cœur, seigneur prêtre, voici la vérité. Le mal dont se meurt mon âme est l’Amour. Toute ma vie j’ai aimé une femme, et c’est la reine Guenièvre, l’épouse de mon seigneur le roi Artus. C’est pour l’amour d’Elle que j’ai accompli les exploits que le monde entier connaît ; c’est Elle qui m’a mis en la gloire et en la grandeur où je suis ; c’est Elle qui à profusion m’a donné l’or, l’argent et les riches dons que j’ai si souvent distribués aux chevaliers pauvres. C’est Elle qui m’a fait parvenir de pauvreté à richesse et d’infortune à tous les bonheurs de la terre !… Mais je vois bien que pour cet amour, que je croyais noble et beau, Dieu s’est irrité contre moi. Il me l’a bien montré depuis hier soir. »

Et Lancelot raconte ce qui lui est advenu dans la Forêt, l’inscription sainte qu’il n’a