Page:La Révolution française et l'abolition de l'esclavage, t1.djvu/16

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joui. A peine les fociétés font-elles formées que la terre n’eft , pour ainG dire , plus qu’une vafte prifon. Sparte tient fous fes loix féroces un peuple entier de malheureux. Et les Romains aufli cruels envers leurs efclaves,que lâches fous leurs tyrans , infultoient depuis fix cents ans la nature , lorfqu’elle fe vengea , en leur donnant les Néron & les Caligula. Nous nous le rappelions avec orgueil ; braves , généreux & libres, les Francs n’eurent jamais d’efclaves (t), mais ils dédaignoient les paifibles travaux de l’agriculture; il leurfalloit des cultivateurs , & ils eurent des Serfs. Bientôt cette efpèce de fervitude couvrit l’Europe entière ; moins dure que l’efclavage , elle devint pourtant auffi funefte , - — — ■ — — ^

(i) Au rapport de Tacite, de Morib. Germ. chez les nation

  • de Germanie» on ne connoiſſoit que la ſervitude

xéelleXes Cerfs navoient point d’otfce dans la maifon. Il* rendoiènt à leurs maîtres une certaine quantité de bled , de bétail ou d’étoffe : l’objet de leur ſervitude n ailoit pas plus loin. Auffi heureux , an* tranquilles que leurs maîtres , vous ne pouviei les diſtinguer , aioute le même auteur. Si l’on a vu en France de véritables efeiaves , même après la conquête des Francs, c § eft que le> Romains y avoient introduit leur efctavagc,& que les vainqueurs s’étoient fait une loi de ne rien changer au* ufages des vaincus*