Page:La Révolution française et l'abolition de l'esclavage, t5.djvu/16

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(6 ) passion sur Us malheureux nègres. Vaine pitié que celle qui n’est succédée d’aucun effet ! Loin de diminuer les souffrances elle ne fait que les agraver , en rappellant au souvenir ce qui ne peut lui échapper que par l’extinction momentanée du sentiment , sentiment qui sVnflame à la moindre lueur des rayons du bonheur. Sans doute qu il est bon de s’occuper à adoucir le sort des infortunés noirs ; mais il serait encore mieux de donner des moyens pour extirper à jamais le hideux esclavage. Il serait absurde , disent tous les Colons irréfléchis et cruels , que Ton puisse proposer une seule mesure conservatrice des colonies , lesquelles , suivant eux , ne peuvent subsister sans esclaves. Ceux qui ne consultent que la sensibilité de leur cœur , et qui , faute d’expérience locale , ne peuvent prévoir des suites dangereuses , réclament pour les noirs une liberté entière sans restriction, Cest ainsi que Ton donne dans les extrêmes. Quant à moi > mon système est d’abolir immédiatement la traite , et de détruire graduellement l’esclavage , en conciliant l’intérêt des