Page:La Révolution surréaliste, n03, 1925.djvu/18

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au

Pape

Le Confessionnal,

ce n’est pas toi, ô Pape, c’est nous, mais, comprends-nous et que la catholicité nous comprenne. Au nom de la Patrie, au nom de la Famille, tu pousses à la vente des âmes, à la libre trituration des corps. Nous avons entre notre âme et nous assez de chemins à franchir, assez de distances pour,y interposer tes prêtres branlants

et cet amoncellement

d’aventureuses

doctrines dont se nourrissent

tous les châtrés du libéralisme mondial.

Ton Dieu catholique et chrétien qui, comme les autres dieux a pensé tout le mal :

1° Tu l’as mis dans ta poche.

2° Nous n’avons que faire de tes canons, index, péché, confessionnal, prétraille, nous pensons à une autre guerre, guerre à toi, Pape, chien. Ici l’esprit se confesse à l’esprit. Du haut en bas dç ta mascarade romaine ce qui triomphe c’est la haine des Vérités immédiates de l’âme, de ces flammes qui brûlent à même l’esprit. Il n’y a Dieu, Bible ou Evangile, il n’y a pas de mots qui arrêtent l’esprit. Nous ne sommes pas au monde. O Pape confiné dans le monde, ni la terre, ni Dieu ne parlent par toi. Le monde, c’est l’abîme de l’âme, Pape déjeté, Pape extérieur à l’âme, laisse-nous nager dans nos corps, laisse nos âmes dans nos âmes, nous n’avons pas besoin de ton couteau de clartés.