Page:La Révolution surréaliste, n04, 1925.djvu/14

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LES PARASITES VOYAGENT Voilà comment cela s’est passé: « J’avais reçu un ferreux (i) sur le rond (2) et je glissaisdans le blanc (3), lorsque je sentis qu’on me serrait les tiges (4) « Je pensais: « Çadevient sec !»(5)maisj’étais trop loin pour m’exprimer (6). Quand il y eut de l’air (7)je me trouvais avec les voletants (8) à au moins quinze pipes (9) au-dessus des crottes (10); mais tu sais, je n’ai jamais aimé jouer avec la fumée (n ) ; je ne souhaitais qu’une chose: me retrouver sur les crottes. Je me dis : « Ce n’est:pas sourd (12),je n’ai qu’à me couler « le long des poussants (13). » Mais de le dire, était autre choseque de le faire. Lorsqueje voulus essayer, je vis que les poussants et moi ça ne faisait qu’un. Cen’est pas drôle de se savoir tout d’un coup un employé du noir (14) étant donné surtout qu’il n’y avait pas de raison pour que ’cela se terminât. J’essayais encore une fois cle quitter le poussant, mais c’était du vent (15)! « J’étais poussant et bien poussant. Je sentais le cogneur (16)qui s’affolait dans ma valise (17). Je croyais que j’en étais à la dernière ligne de mon chapitre (18), je me mordais (19): un bavard (20) se posa sur mon occ (21), roula sur mon cornu (22), de là sur ma valise, descendit sur mon perçut (23) et me brûla,une tige. « Je gueulais comme une sirène, sans me rendre compte que, depuis que ma tige était brûlée, je n’étais plus fixé au poussant. Je fis un bol (24) et tombai sur un éclai (25)qui, au lieu d’être écrasé,s’enfonça clansma valise. Cen’était pas de l’amour (1)! Lui, surtout, éclairait (2) et je ne savais pas comment faire pour qu’il parmint (3). -« J’eus un coup (4)— et il fallaitque je fusse vraiment troue (5) pour n’avoir pas pensé à cela plus tôt. Je me mis à faire des fleurs (6) et après quelques grossestulipes (7) le rond de l’éclai apparut hors de mon piston (8). Et il chantait, il chantait, c’était pire que la Chenal. « Je tirais sur le rond de l’éclai, et après une dizaine de râles (9)d’efforts, je réussis à me-débarrasser cle l’éclai. Libre, il n’eut rien de plus pressé que de jouer la sève (10). Quant à moi, j’étais clansles bois flottants (11)et cependant je prends le vieux (12) à rémoinque je n’avais rien dans la blague (13) depuis deux sets (14). J’avais des tigesd’air (15),sans cloute parce que je n’avais rien saqué (16)depuis longtemps, et au bout cledix pipes, je fondis (17) et ne tardai pas à me balancer (iS). Je retournai à l’air (19) en sentant des fraises (20) me tomber sur le rond. « — Bon Dieu, voilà la décharge (21)! « Cette claque (22) eut un effet magique, et le brûleur (23) reparut. 11pouvait être salé (24) et, comme nous étions en été, le brûleur aurait dû se trouver au-dessus cle moi. 11était: à ma gauche et il se rapprochait cle moi à toute vitesse. Cinq ou six râles plus tard, il était entre mes jambes et mon radis (25) était prêt. « Ah ! Quelledouceurmon pope (26)! C’était comme une mince (27) nouvelle et tout min-Çail (28)en moi. Jamais je n’aurais douille (29)

  • Extrait de MOUTAUX VACHESHT AH CHAMPD’HOXEU H, roman.

(1) Ferreux: rcliit d’obus. (1) Ci:n’cltiilJXISîlel’ani/iur: cen’étaitpusagréable. (2) Jioiiil: t(Hc. (2) Eclaire: être furieux, Cl) (Hisserdans le blunr: s’évanouir. Ç!)l’urmenir: s’en allerrapidement. (-1)Serrer1rsliijes: Prendrepar les membres. (-1)Coup: idée. (5) Ça ilei’ientt.ce:ça Ionnie mal. (f>)Tronc: bélc. ((>)Etretroploinpours’exprimer: être trop étourdi (li) J’m're(les/leurs: excréter, pour se détendre. (7) Tulipe: Kxcrémeiil. (7) Qiuinilil u eut îlel’air : quandje revinsà moi. (S) Piston: anus. (cS)Les voletants:les oiseaux. (l)j Utile: minute, (il) Pipe: mètre. (10)Jouer lu sève:s’enfuir. (10)Crottes:sol. (11)Hlredans lesboisflottants: élre ivre. (11).loueraveclu fumée:se trouveren l’air dans (!2) Vieux: Dieu. une positioninstable. (Kl)La bloque: l’estomac. (12)Sourd: dilHcile. (U) Sel: jour. (1.’î)Se roulerle Ion:/îles [toussants:se glisserle (15) Avoirlesliijesd air : flageolersur sesjambes, longdes branches,ou d’un arbre (1G)Saquer:manger. (Il) Hlreemployédu noir: êtreles feuillesqui font (17)Fondre: tomber,s’elïondrer. clel’ombre. (18)Se balancer:dormir. (15) Vent: impossible-. (10)Retournerà l’air: se réveiller. (l(i) Cot/nrur: ca-ur. (20)Fraises: grossesgouttesde pluie. (17) Valise:poitrine. (21)Dée.hurije: averse. (lcS)La dernière,liijnede monchapitre.:les derniers (22)Claque:parole, instants que j’avaisà vivre. (23) Brûleur:soleil. (19)Se mordre:se tromper. (2-1)Salé: midi. (20)Jltwurd: bouche. (25)Jiadis: sexe. (21)Occ:front. (2(>)Pope: ami,camarade, (22)Cornu: nez. (27) Mince: danse. (23)Pe.rcol: ventre. (2S)Mincer: danser (24) Bol: mouvement. (20)Dauillcr: imaginer. (25)Eclai: chat.