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X.ES BUDGETS DE STENDHAL

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duperie ! Et c’est à cette saine balance .du désir et de la, nécessité que nous devons cette merveille, la Chartreuse écrite à l’heure où d’ordinaire s’endorment les esprits.

Digne et honorable existence ! L’on comprend maintenant comment Stendhal, malgré l’illusion de cette belle sinécure de 10,000 fr. n’a rien laissé à son décès ; et c’est encore un éloge à faire de sa prévoyance, que cette réserve d’environ 4,500 francs que l’on retrouve dans l’inventaire de Colomb. Evidemment cette première partie duxix* siècle, l’Ère des Salons, avec la modestie de ses besoins, l’emporté sur notre fin de siècle, l’Ère des ^brasseries, avec toutes ses exigences. On peut être pauvre, rester honorable et devenir grand dans cette atmosphère de bonne compagnie, tout en acceptant une indigence à laquelle ne se plieraient pas les employés à gages des libraires de notre époque. Auguste Cordier