Page:La Revue blanche, t22, 1900.djvu/346

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Conformément à ceci
Le Parfait gouverne, le cœur libre,
l’esprit vaste,
la passion faible,
le caractère fort ;
Il rend le peuple non-savant et non-désirant,
dompte ceux qui savent ;
évite d’agir :
Et l’organisme social fonctionne.

IV

La Voie est abstraite, mais sa force effectuelle est inépuisable.
Inapprofondissable, elle est le régulateur du Monde concret.
Elle mitige l’aigu ;
débrouille le complexe :
harmonise l’éclat ;
coordonne les atomes.
Oh, clarté éternelle !
Je ne sais pas qui aurait pu précéder, de qui pourrait être fils l’Être Suprême…

V

L’Universel ne connaît pas l’Amour :
Il passe par dessus l’Individuel comme sur un moyen.
Le Parfait ne connaît pas l’Amour :
Il passe par dessus les Individus comme sur des moyens. —
L’Univers ressemble à un soufflet :
vide mais inépuisable,
en mouvement fait naître toujours.
L’Homme,
inépuisable de paroles,
ne perd rien du Moi.

VI

La Vitalité de la Nature est immortelle ;
Elle est l’inconcevable Mère ;
L’inconcevable Mère est la racine de l’Universel :
Éternellement en vie, elle n’a point besoin d’impulsion.

VII

L’Universel est éternel ;
L’Universel est éternel, parce qu’il n’existe pas en individu —
C’est là la condition pour l’Éternité. —
Conformément à ceci
Le Parfait en s’éclipsant, s’impose,