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mort de Beli. Ils ont besoin d’argent, attendu qu’ils désirent marier Ingibjörg, leur sœur, et lui donner beaucoup de biens meubles ».

Fridthjof répondit : « Une seule chose engage à maintenir la paix entre nous : le respect dû à nos ancêtres défunts[1]. Mais les frères ne nous garderont point la foi jurée. Je veux donc poser cette condition que toutes nos propriétés demeurent intactes pendant le temps que je serai hors du pays ». Cette promesse fut donnée et confirmée par serment[2].


départ de fridthjof. mauvaise foi des rois helgi et halfdan.


Maintenant Fridthjof fit ses préparatifs de départ et se choisit comme compagnons des hommes résolus et d’une vaillance éprouvée. Ils étaient dix-huit en tout. Ceux-ci demandèrent à Fridthjof s’il ne voulait pas se rendre d’abord auprès du roi Helgi en vue de se réconcilier avec lui et d’apaiser par ses prières le courroux de Baldr. « Je promets formellement », répondit Fridthjof, « que

    Orcades sive rerum Orcadensium historiae libri III (Hafniae 1697). — Aux Orcades on parlait un dialecte Scandinave qui s’éteignit vers 1800.

  1. Le profond respect manifesté en toute occasion pour la mémoire des ancêtres est un des plus beaux traits du caractère scandinave.
  2. Tout vœu, toute promesse était, aux yeux des Scandinaves, un engagement sacré qu’il n’était permis de violer sous aucun prétexte. Dans les circonstances solennelles, la prononciation d’un vœu (heitstrenging) était accompagnée de certaines formalités assez bizarres. L’exemple historique le mieux connu est celui que rapporte, au ch. 37, la Jómsvíkinga saga (Khv. S L. Möller).