Page:La Saga de Fridthjof le Fort, trad. Wagner, 1904.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 68 —

VI.

voyage de fridthjof aux orkneyjar.


À peine Fridthjof et ses compagnons eurent-ils quitté les rives de Sogn qu’il se déchaîna contre eux un vent violent et une rude tempête. Les vagues grossirent fort. Le bateau s’avançait avec une étonnante rapidité, parce qu’il était fin voilier et convenait à merveille pour tenir la mer. Alors Fridthjof dit cette strophe :

2. « J’ai fait sortir de Sogn
le coursier de la brise enduit de goudron[1],
pendant que les jeunes filles buvaient l’hydromel
au milieu du bois sacré de Baldr.
Maintenant l’ouragan redouble de violence ;
qu’elles soient heureuses, les femmes
qui veulent nous aimer,
quand même Ellidi sombrerait dans les flots[2] ! »

Björn dit : « C’est mal de ta part ; tu as d’autres occupations urgentes, et tu débites des chants sur les jeunes filles de Baldrshag ».

« Le mauvais temps ne se calmera tout de même pas », répliqua Fridthjof.

  1. Le bateau.
  2. L. Lársson fait justement observer que dans un grand nombre des strophes mises dans la bouche de Fridthjof, l’idée fondamentale repose sur le contraste entre la situation présente du héros et ses aventures ou exploits d’autrefois.