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la saga de nial

de mauvais propos sur votre compte, dit Gunnar, si on ne peut voir sur vous que vous étiez au combat. » Il court au père et au fils, et les blesse tous les deux. Après cela ils se séparèrent ; Gunnar et son frère en avaient blessé beaucoup qui avaient pris la fuite. Quatorze hommes avaient péri dans la bataille, et Hjört était le quinzième. Gunnar fit rapporter Hjört à Hlidarenda sur son bouclier, et on lui fit là un tombeau. Beaucoup de gens le regrettèrent, car il était très-aimé.

Starkad rentra chez lui. Hildigunn pansa sa blessure et celle de Thorgeir. « Vous donneriez beaucoup, dit-elle, pour n’avoir pas eu de démêlés avec Gunnar. » — « C’est vrai » dit Starkad.

LXIV

Steinvör de Sandgil demanda à Thorgrim le Norvégien de prendre soin de ses biens : « Ne quitte pas le pays, je t’en prie, dit-elle, et souviens-toi de Thorir, ton parent et ton ami. » Il répondit : « Thorir mon camarade m’a prédit que je tomberais de la main de Gunnar si je restais ici ; il devait bien le savoir, car il a su d’avance sa propre mort. » — « Je te donnerai, dit-elle, ma fille Gudrun, et tous mes biens, de moitié avec moi. » — « Je ne savais pas que tu y mettrais un si haut prix » dit-il. Ils convinrent donc qu’il aurait Gudrun, et que la noce se ferait dès cet été.

Gunnar alla à Bergthorshval, et Kolskegg avec lui. Njal était dehors, ses fils aussi ; ils allèrent à la rencontre de Gunnar et lui firent grand accueil. Après quoi ils se mirent à parler. Gunnar dit : « Je suis venu ici pour te demander ton assistance et tes bons conseils. » Njal dit que cela lui était dû. « Je me trouve, dit Gunnar, dans un grand embarras ; j’ai tué quantité d’hommes, et je voudrais savoir ce que tu penses qu’il faut faire. » — « Bien des gens seront