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la saga de nial

Tjörvi le coup de la mort. Hroald avait un épieu à la main. Högni court à lui. Hroald pointe son épieu contre Högni. Högni fend le manche en deux avec la hallebarde, et la lui passe au travers du corps. Après quoi ils laissent là les morts et s’en vont en hâte à Trihyrning.

Skarphjedin monte sur le toit, et se met à arracher l’herbe ; et ceux qui étaient dedans crurent que c’était le bétail. Starkad et Thorgeir prirent leurs armes et leurs vêtements, et sortirent, faisant le tour de la palissade. Quand Starkad vit Skarphjedin, il eut peur, et voulut retourner. Skarphjedin le frappe, et l’étend mort devant la palissade. Au même moment Högni joint Thorgeir et le tue d’un coup de hallebarde. Après cela ils s’en vont à Hof.

Mörd était dehors, dans les champs. Il demanda grâce, offrant de payer l’amende entière. Skarphjedin lui dit la mort des quatre autres. Et il chanta :

« Nous en avons abattu quatre, quatre guerriers aux riches armures. Tu les suivras bientôt, ces vaillants. Faisons-lui peur, à ce drôle, et il sortira, tout tremblant, ses richesses. Nous te forcerons bien, misérable, à laisser la sentence au fils de Gunnar. »

« Et il t’en arrivera autant, dit Skarphjedin, ou bien tu déféreras le jugement à Högni, s’il veut bien l’accepter. » « J’avais résolu, dit Högni, de ne pas faire d’arrangement avec les meurtriers de mon père ». Et pourtant il finit par accepter de prononcer la sentence.

LXXX

Njal s’entremit auprès de ceux à qui appartenait la vengeance pour le meurtre de Starkad et de Thorgeir ; il les décida à accepter la paix. On réunit une assemblée de district, et des hommes furent désignés pour prononcer la sentence. On prit toutes choses en considération, même l’attaque contre Gunnar, quoiqu’il eût été mis hors la loi. Et la somme qui fut