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la saga de nial

fils tous deux de Moldan de Dungalsbæ en Écosse, et parents du roi d’Écosse Melkolf ; « Et nous vous laissons, dit Grjotgard, le choix entre deux choses : Ou vous irez à terre, et nous prendrons vos richesses ; ou nous allons vous attaquer, et tuer tous ceux que nous pourrons. » Helgi répondit : « Les marchands ont résolu de se défendre. » « Que dis-tu, malheureux ? dirent les marchands. Comment pourrions-nous nous défendre ? Il vaut mieux perdre les biens que la vie. » Alors Grim prit le parti de pousser de grands cris, pour empêcher les pirates d’entendre les murmures des marchands. « Ne voyez-vous pas, dirent Bard et Olaf, que les Irlandais vont faire leur risée de lâches comme vous ? Prenez plutôt vos armes et défendons-nous. » Ils prirent donc tous leurs armes, et ils résolurent de ne pas se rendre tant qu’il y aurait moyen de se défendre.

LXXXIV

Les pirates se mettent à lancer des flèches, et le combat s’engage ; les marchands se défendent bien. Snækolf court à Olaf et le perce de sa lance. Grim pointe la sienne contre Snækolf, si vivement, qu’il le jette par dessus bord. Helgi alors s’approche de Grim. À eux deux ils abattent tous les pirates qui s’approchent. Et les fils de Njal étaient toujours au plus fort de la mêlée. Les pirates crièrent aux marchands de se rendre. Mais ils dirent qu’ils ne se rendraient jamais.

À ce moment un d’eux tourna ses yeux vers la mer. Et ils voient des vaisseaux qui doublaient le cap à pleines voiles, venant du Sud : il n’y en avait pas moins de dix. Ils font force de rames et se dirigent sur eux. Sur ces vaisseaux le bouclier touche le bouclier ; et sur celui qui vient le premier, il y a un homme debout près du mât. Cet homme avait une casaque de soie et un casque doré ; ses cheveux étaient longs et clairs. Il tenait à la main une lance incrustée d’or.