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la saga de nial

dit le jarl. — « C’est la vérité » dit Kari. — « Veux-tu me les livrer ? » dit le jarl. — « Je ne veux pas » dit Kari. — « Veux-tu me jurer que tu ne m’attaqueras jamais avec eux ? » dit le jarl. Alors Eirik fils du jarl prit la parole : « Il n’y a pas, dit-il, à faire semblable demande. Kari a toujours été notre ami. Et les choses ne se seraient pas passées ainsi, si j’avais été là. Les fils de Njal s’en seraient tirés sans dommage, et ceux-là auraient été punis qui le méritaient. Mon avis est qu’il est plus sage de faire de beaux présents aux fils de Njal pour les mauvais traitements et les blessures qu’il ont reçus. » « Tu as raison, dit le jarl ; mais je ne sais s’ils voudront bien faire la paix. » Et il dit à Kari de tâcher de faire sa paix avec les fils de Njal.

Kari alla donc trouver Helgi, et lui demanda s’il prendrait les présents du jarl. « Je prendrai ceux de son fils Eirik, répondit Helgi, mais je ne veux pas avoir affaire au jarl. » Kari dit à Eirik la réponse des deux frères. « Ils auront donc mes présents » dit Eirik, puisqu’il leur semble mieux ainsi, et dis-leur que je les prie de venir chez moi, et que mon père ne leur fera point de mal. » Ils acceptèrent et vinrent chez Eirik. Ils furent avec lui jusqu’au moment ou Kari eut mis son vaisseau en état de faire voile de nouveau vers l’ouest. Alors Eirik donna un festin en l’honneur de Kari, et il lui fit de beaux présents, ainsi qu’aux fils de Njal. Après cela ils prirent la mer avec Kari, et s’en allèrent à l’ouest trouver le jarl Sigurd. Il les reçut à merveille, et ils passèrent l’hiver avec lui.

Au printemps Kari pria les fils de Njal de venir avec lui guerroyer. Grim dit qu’ils le feraient si Kari voulait bien aller avec eux en Islande. Kari le promit. Ils partirent donc en guerre tous ensemble. Ils guerroyèrent à Öngulsey, et dans toutes les îles du sud. De là ils vinrent à Satiri, où ils débarquèrent et attaquèrent les habitants. Ils firent beaucoup de butin, après quoi ils reprirent la mer. De là ils vin-