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la saga de nial

Bjarni et ceux de Flosi marchaient derrière eux. Les hommes d’Eyjolf étaient aussi venus avec lui.

Bjarni les mena sur le bord d’en haut, et leur dit de rester là, et de regarder autour d’eux. Lui et Flosi avec Eyjolf s’en allèrent jusqu’à l’endroit, où le chemin commence à descendre le long du précipice. « Voilà un bon endroit pour s’asseoir, dit Flosi, et d’où on peut voir au loin. » Et ils s’assirent. Ils étaient quatre en tout.

Bjarni dit à Eyjolf : « Nous sommes venus te trouver, mon ami ; parce que nous avons grand besoin de ton aide en beaucoup de choses. » « Il ne manque pas de vaillants hommes au ting, répondit Eyjolf ; et vous n’aurez pas de peine à trouver quelqu’un qui vous aide mieux que moi. » « Non pas, dit Bjarni. Sur beaucoup de points, tu n’as pas ici ton pareil. D’abord tu es d’aussi bonne race que tous ceux qui descendent de Ragnar Lodbrok. Ensuite tes ancêtres ont été souvent parties dans de grands procès, soit au ting, soit là-bas dans les districts, et toujours ils ont eu le dessus. Nous ne doutons pas que tu n’aies comme eux la victoire dans les procès auxquels tu te mêleras. » « Tu parles bien, Bjarni, dit Eyjolf ; mais je ne sais pas ce que j’ai à faire dans tout ceci. » Alors Flosi dit : « Voilà trop de paroles pour en venir à ce que nous avons en tête. Nous sommes venus te demander ton aide, Eyjolf ; nous te prions d’être avec nous dans notre affaire, de venir avec nous devant le tribunal, et de trouver des moyens de défense, s’il y en a, de les présenter en notre lieu et place et de nous aider en toute circonstance qui puisse se produire devant ce ting. »

Alors Eyjolf sauta sur ses pieds, tout en colère : « Je ne permets à personne, dit-il, de se servir de moi comme d’un bouffon, et de me mettre en avant, quand je n’en ai pas envie. Je vois bien à présent où vous vouliez en venir avec toutes vos belles paroles. » Halbjörn le fort le prit par la main et le força à s’as-