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Chap. XXI, 18.
Chap. XXI, 25.
ÉVANGILE SELON S. JEAN.

18En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas.”[1] 19— Il dit cela, indiquant par quelle mort Pierre devait glorifier Dieu. — Et après avoir ainsi parlé, il ajouta : “Suis-moi.”

20Pierre, s’étant retourné, vit venir derrière lui, le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant la cène, s’était penché sur son sein, et lui avait dit : “Seigneur, qui est celui qui vous trahit ?” 21Pierre donc, l’ayant vu, dit à Jésus : “Seigneur, et celui-ci que deviendra-t-il ?” 22Jésus lui dit : “Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi.”[2] 23Le bruit courut donc parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Pourtant Jésus ne lui avait pas dit qu’il ne mourrait pas ; mais : “Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ?”

24C’est ce même disciple qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites ; et nous savons que son témoignage est vrai.[3]

25Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses ; si on les rapportait en détail, je ne pense pas que le monde entier pût contenir les livres qu’il faudrait écrire.

    la promesse qu’il lui avait faite (Matth. xvi, 17-19 ; comp. Jean, i, 42).

  1. 18. Autant d’images qui expriment une fin violente comme le supplice de la croix, et prédisent le genre de mort de l’apôtre. Suis moi, par ces mots Jésus invite Pierre à le suivre dans la mort, et la mort de la croix.
  2. 22. La réponse de Jésus est une fin de non-recevoir. Il ne veut pas faire connaître le sort de S. Jean. Le sicainsi” de la Vulgate actuelle doit être regardé comme une faute des copistes latins. Il est peu en harmonie avec le contexte et ne se trouve ni dans les écrits des Pères, ni dans plusieurs manuscrits de la Vulgate elle-même. Quant aux manuscrits grecs ils ont tous la conjonction Ἐὰν, si.
  3. 24-25. Ces versets sont un nouvel épilogue de l’Évangile de S. Jean (comp. xx, 30), devenu en quelque sorte nécessaire après l’addition du chap. xxi.
    24. Et nous savons. Les disciples de Jean protestent que le disciple bien-aimé a été le témoin des faits racontés et qu’il les a écrits.