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Chap. II, 19.
Chap. III, 18.
IIE ÉPÎTRE DE PIERRE.

chair, dans le libertinage, ceux qui s’étaient à peine retirés des hommes nourris dans l’erreur. 19Ils leur promettent la liberté, quand eux-mêmes sont esclaves de la corruption ; car on est esclave de celui par qui on s’est laissé vaincre. 20Car si ceux qui, par la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, s’étaient retirés de la corruption du monde, se laissent vaincre en s’y engageant de nouveau, leur dernier état devient pire que le premier. 21En effet mieux valait pour eux n’avoir pas connu la voie de la justice, que de retourner en arrière, après l’avoir connue, en abandonnant la loi sainte qui leur avait été enseignée. 22Il leur est arrivé ce que dit un proverbe avec beaucoup de vérité : “Le chien est retourné à son propre vomissement” et : “La truie lavée s’est vautrée dans le bourbier.”


2. Chap, iii, 1-17. : Le deuxième avènement de Jésus-Christ. — L’enseignement des Prophètes et des Apôtres à ce sujet (1-2). La négation railleuse des faux docteurs (3-4). Les raisons de la longanimité de Dieu (5-10). Obligation qui en résulte pour nous de vivre saintement (11-16).

Mes bien-aimés, voici déjà la seconde lettre que je vous écris : dans l’une et dans l’autre, je m’adresse à vos souvenirs, pour exciter votre saine intelligence 2à se rappeler les choses annoncées d’avance par les saints prophètes, et le commandement du Seigneur et Sauveur, enseigné par vos apôtres.[1] 3Sachez avant tout que, dans les derniers temps, il viendra des moqueurs pleins de raillerie, vivant au gré de leurs convoitises, 4et disant : “Où est la promesse de son avènement ? Car depuis que nos pères sont morts, tout continue à subsister comme depuis le commencement de la création”. 5Ils veulent ignorer que, dès l’origine, des cieux existaient, ainsi qu’une terre que la parole de Dieu avait fait surgir du sein de l’eau, au moyen de l’eau, 6et que par là même le monde d’alors périt submergé. 7Quant aux cieux et à la terre d’à présent, la même parole de Dieu les tient en réserve et les garde pour le feu, au jour du jugement et de la ruine des hommes impies. 8Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que, pour le Seigneur, un jour est comme mille ans, “et mille ans sont comme un jour”.[2] 9Non, le Seigneur ne retarde pas l’accomplissement de sa promesse, comme quelques-uns se l’imaginent ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la pénitence. 10Cependant le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre sera consumée avec les ouvrages qu’elle renferme. 11Puis donc que toutes choses sont destinées à se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre piété, 12attendant et hâtant l’avènement du jour de Dieu, auquel les cieux enflammés se dissoudront, et les éléments embrasés se fondront ? 13Mais nous attendons, selon sa promesse, “de nouveaux cieux et une nouvelle terre”, où la justice habite.[3] 14Dans cette attente, bien-aimés, faites tous vos efforts afin d’être trouvés par lui sans tache et irréprochables dans la paix. 15Croyez que la longue patience de Notre-Seigneur est pour votre salut, ainsi que Paul, notre bien-aimé frère, vous l’a aussi écrit[4], selon la sagesse qui lui a été donnée.

16C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres où il aborde ces sujets ; il s’y rencontre des passages difficiles à entendre, et que des personnes ignorantes et mal affermies détournent, comme elles font des autres Écritures, pour leur perdition.

ÉPILOGUE.

[III, 17 — 18.]

17Vous donc, bien-aimés, qui êtes prévenus, tenez-vous sur vos gardes, de peur qu’entraînés par l’égarement de ces impies, vous ne veniez à déchoir de votre propre fermeté. 18Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. À lui soit la gloire, maintenant et jusqu’au jour de l’éternité ! Amen !

  1. III, 2. La leçon ὑμῶν suivie par la Vulgate, est celle des meilleurs manuscrits grecs ; un petit nombre seulement de cursifs lisent ἡμῶν. Toutefois, la Vulgate contrairement au texte grec joint : Apostolorum au premier substantif principal verborum : Afin que vous vous souveniez des paroles que j’ai déjà dites, paroles des saints prophètes et de celles de vos apôtres, des commandements du Seigneur et Sauveur.
  2. 8. Comp. Ps. xc (89) 4.
  3. 13. Is. lxv. 17. Comp. Apoc. xxi, 1.
  4. 15. Écrit : allusion à une lettre spéciale de S. Paul, peut-être l’épître aux Éphésiens.