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LIVRE DES PROVERBES



TITRE ET PROLOGUE.

[I, 1-7.]


Proverbes[1] de Salomon, fils de David,
roi d’Israël :
2pour connaître la sagesse[2] et l’instruction ;
pour comprendre les discours sensés ;
3pour acquérir une instruction éclairée,
la justice, l’équité et la droiture ;
4pour donner aux simples le discernement,
au jeune homme la connaissance et la réflexion.
5Que le sage écoute, et il gagnera en savoir ;
l’homme intelligent connaîtra les conseils prudents,
6il comprendra les proverbes et les sens mystérieux,
les maximes des sages et leurs énigmes.
7La crainte de Yahweh est le commencement de la sagesse ;
les insensés méprisent la sagesse et l’instruction.[3]


PREMIÈRE PARTIE

[I, 8 — IX, 18.]

AVERTISSEMENTS GÉNÉRAUX DE LA SAGESSE.


Chap. i, 8-19 : Ne pas s’associer aux hommes de violence.

8Écoute, mon fils, l’instruction de ton père,
et ne rejette pas l’enseignement de ta mère ;[4]
9car c’est une couronne de grâce pour ta tête,
et une parure pour ton cou.

  1. I, 1. Proverbes : ce mot a ici le sens large de maximes, sentences.
  2. 2. Le mot sagesse (hébr. chokmâh) est susceptible de plusieurs significations. Pris dans son sens le plus général, il désigne la connaissance solide, l’intelligence vraie et pratique des choses ; dans le domaine religieux, c’est la connaissance des choses de Dieu et principalement de sa Loi, manifestation la plus parfaite de sa volonté. D’une manière plus concrète, ce terme désigne l’ensemble des principes et des maximes qui président à l’organisation de la vie et qui peuvent jusqu’en ses moindres détails diriger la conduite. Mais, au regard des sages, toute sagesse humaine n’est autre chose qu’un reflet de la sagesse même de Dieu, une communication de cette sagesse éternelle. Et c’est pourquoi le mot chokmâh désigne souvent la sagesse divine. — L’instruction (hébr. mûsâr), morale, l’éducation, moyen pratique pour arriver à la sagesse.
  3. 7. Ce verset exprime l’idée fondamentale du livre : il ne peut y avoir de vraie sagesse là où il n’y a pas de religion. La crainte de Yahweh, c’est la pratique de la religion et l’observation des commandements. — Le commencement. Selon d’autres et plus probablement : la perfection, le comble de la sagesse. Les LXX allongent ce verset : Le commencement de la sagesse est la crainte du Seigneur ; tous ceux qui l’observent ont une intelligence saine (Cf. Ps. cxi, 10). La piété envers Dieu est le commencement de la science ; les impies méprisent la sagesse et la correction.
  4. 8. On peut dire très justement que la première partie du livre des Proverbes (i, 8, — ix, 18) a le caractère d’une introduction générale aux maximes qui constituent comme le fond principal de tout l’ouvrage.