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par la connaissance visuelle), il considère (par le manas) l’objet visible cause de plaisir....» {Ahg., i, p. 176^ etc.) ; «Touché, il sent ; touché, il veut ou pense, (ceteti) ; touché, il nomme {samjànati) « (par exemple Sam., ix, p. 69, comp. ihid., iii, 101, Atthasâlinï, § 286). — Un sïïtra, connu parles sources sanscrites (AKV., 244 a) établit que la vedanâ est coexistente (samsrsta) (^), coïï-née(sahotpanna)h la 50 wjM, dénomination (nimittodgrahana), à la cetanâ, considération-volition, au vijnâna, connaissance dialectique ( ?). « De même sont unies la vie et la chaleur vitale » (comp. Mqjjlu, i, 295)(2).

8. Tṛṣṇā, soif.

1. La formule duodénaire dit sommairement : « tṛṣṇā en raison de vedanâ « ; mais des textes canoniques montrent quelles précisions il convient d’apporter à cette définition : « La soif se produit chez l’homme ordinaire (prihagjana, qui n’est pas entré dans le chemin de Varliattva), quand il est touché par une sensation [vedita, vcdayiia) produite par un ‘ ignorance-contact ‘ {avidyâsamsparéaja) » {Sam., iii, 96, même texte cité AKV., 228-9]. La scolastique explique : chez l’homme ordinaire, au moment du sparèa, c’est-à-dire au moment de la production de la connaissance {vijnâna), se produit un acte erroné d’attention ou un jugement {ayoniéo manasTîâra) qui est cause d’ignorance concomitante à la vedanâ. Ce n’est pas la vedanâ seule qui cause la soif ; mais « la vedanâ plus l’ignorance «. La soif ne se produit pas chez l’arhat, bien qu’il y ait chez lui vedanâ (les Mâdhyamikas feront des réserves là-dessus), parce qu’il y a chez lui "jugement correct n ; la soif se produit chez l’homme ordinaire, parce qu’il prend pour heureuse telle chose qui est douloureuse, etc. — D’autre part, ce jugement erroné vient lui-même de l’ignorance, de l’état d’erreur dans lequel se trouve l’individu : cet état d’erreur, qui a déterminé sa naissance actuelle, détermine

(1) Voir sur la valeur de ce mot, Mrs Rhys Davids, Psychology, p. 1, n. 4.

(2) Pour les diverses catégories de vedanâ, on verra Abhidharmakosa, iii, 32 ; Sam., IV, 231, Mahavyutpatti, § 245, 1140-1146 (tiré sans doute du Pañcaskandhaprakarana) ; Kern, 1, p. 343 ; Psychology, p. 50.