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LE MUSÉON.

peu, ils déserteraient une discussion sans issue, parce qu’elle est sans contrôle possible et sans principe connu. Que si, comme Minayeff, ils croient nécessaire d’y prendre part, on ne pourra pas leur reprocher de faire fond sur des données qu’eux-mêmes n’acceptent pas sans réserve, car leurs adversaires les admettent. Et c’est un principe formulé par Dignāga dans sa controverse avec les Brahmanes que, dans une joute dialectique, tout argument vaut dès que l’adversaire ne peut pas le récuser : peu importe ce qu’en pense lui-même l’argumentateur. Ou je me trompe, ou Minayeff était trop bon bouddhiste pour demeurer étranger à cet état d’esprit, et c’est une des raisons pour lesquelles il impatiente si souvent son érudit et convaincu antagoniste.

Je suis cependant persuadé, comme il l’était lui-même, que le Culla peut fournir mieux qu’un prétexte à jeux d’esprit. Il suffira d’établir que le manque d’harmonie entre le récit du conclave et les données épisodiques est encore plus radical que ne le croit M. Oldenberg ; et peut-être le lecteur voudra-t-il admettre que Minayeff voyait juste en reconnaissant dans ces épisodes, non pas des données à proprement parler historiques, mais un vieux fond de tradition authentique d’une inappréciable valeur pour l’intelligence du vieux Bouddhisme.

Reprenons, dans ses diverses parties, l’étude de Minayeff, en tirant parti, comme il est juste, des indications et des documents fournis par M. Oldenberg.

1) Le § 16 de Culla XI rappelle que « cinq cents bhikkhus prirent part à cette récitation du Vinaya ; par conséquent cette récitation du Vinaya est appellée celle des Cinq Cents ».

Or le § 8 expose la récitation du Dharma, c’est-à-dire