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Premier Fantôme.


« En vain, pour sonder le mystère,
» J’ai tout fouillé, j’ai tout cherché ;
» Toujours, ô profonde misère !
» Toujours le mot restait caché !
» J’ai consumé toute ma vie
» Dans cette irrésistible envie,
» De tout voir, tout approfondir ;
» Et, chaque jour, plus murmurante,
» Grondait cette faim dévorante
» Que je ne pouvais assouvir !… »


C’est un arbre fatal que l’arbre de science !
Nos pères en ont fait la triste expérience :
Immense, merveilleux, il séduit tout d’abord ;
Les fruits en sont dorés ; mais pour quiconque y touche,
Loin d’étancher la soif ils dessèchent la bouche ;
On y cherchait la vie, on y trouve la mort !


Deuxième Fantôme.


« Dans ces amours multipliées
» Où se plongeait mon cœur joyeux ;