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Jamais sur tes beaux cils une larme inquiète
Ne décèle en ton cœur quelque douleur muette,
      Quelque vague et secret ennui ;
Jamais tu n’as besoin d’une voix qui console ,
Car sur ta tête blonde, ainsi qu’une auréole,
      Naguère tes seize ans ont lui !





Seize ans ! Combien est pur le charme de cet âge !
D’un cœur épanoui c’est le premier soupir ;
Alors qu’à son matin la vie est sans nuage,
Et qu’un plus doux rayon dore notre avenir.

D’innocence et d’amour délicieux prélude ,
Une voix nous fait croire à d’intimes douceurs,
Et l’âme prend l’essor et cueille sans étude
Ces plaisirs qu’en naissant n’ont flétris aucuns pleurs.