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On dit que, fatigué de ton vol solitaire
Dans les plaines du ciel, harmonieux chemins,
Tu préféras marcher sur cette froide terre
          Où s’égarent les pas humains ;

Que tu laissas la coupe au céleste breuvage,
Où tes lèvres jadis s’abreuvaient à pleins bords,
Pour cette eau sans parfums du terrestre rivage
          Dont tout le monde a les abords ;

Que, préférant aux vers l’ingrate politique,
Tu renias ta muse et brisas son autel ;
Ta muse cependant qui seule revendique
          Le droit de te rendre immortel !

Que ta gloire n’est plus désormais sans mélange ;
Que le cygne à perdu son chant délicieux ;
Que l’aigle est descendu de son aire, et que l’ange
          Est pour jamais tombé des cieux !.…