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Mais il faut à la joie un ciel pur et sans voiles,
Une nuit parfumée où brillent les étoiles,
De radieux lointains où l’été rit encor,
Où se mêlent la pourpre et les rubis et l’or ;
Il lui faut un vallon, les fleurs et la verdure,
L’onde limpide et bleue et son léger murmure ;
Il lui faut le printemps et l’espoir et l’amour,
Et tout ce qui sur terre embellit chaque jour.

Ainsi, le cœur possède une intime harmonie
Pour la création dont le tableau varie ;
Et, selon que son rêve est triste ou grâcieux,
Il se plaint avec l’onde ou chante dans les cieux.

I.

Ce matin, la nature étalait son prestige,
La fleur se balançait doucement sur sa tige,
Tout souriait d’amour, l’air serein, le ciel bleu,
L’orient s’argentait de ses longs jets de feu ;
Et puis, avec les doux frôlements de la brise
Et le rayonnement de l’onde qui se brise,