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L’ORPHELIN.
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SECOND CHAPITRE.
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Le Jeune Giovanni.
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Le jour appelait au travail la population de Cassoria ; Ludovic, tailleur, et Ninetta, son épouse, ne tardèrent pas à ouvrir leur boutique, située sur la place du marché ; et bientôt ils furent entourés par leurs nombreuses connaissances qui venaient s’informer près d’eux des nouvelles publiques. Ninetta, voyant son époux raconter longuement et emphatiquement les désastres qui désolaient Naples, rentra dans sa maison, et se dirigeant vers un lit où dormait encore un jeune enfant, elle ouvrit les rideaux qui le dérobaient à ses regards, et les siens s’attachèrent avec bonheur sur cette charmante créature.

— Pourquoi n’es-tu pas mon fils ? disait-elle : Pourquoi faudra-t-il que tu me quittes, en oubliant et les soins assidus que je t’ai prodigués, et mes douces caresses, qui ont tant de fois calmé tes petites douleurs ? T’aimeront-ils, ceux qui vont t’enlever à mon amour ? Te berceront-ils comme moi avec les plaintives canzonneti de notre patrie ? Oh ! je ne puis le croire…