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queur, il voulut s’approprier un éclatant souvenir de lui, en changeant ses yeux en topazes, ses dents en argent, ses griffes en or et sa noble peau en un superbe tapis. Puis, il revint de l’île Maurice, quoiqu’il n’eût pas bougé du Cap, pour aller prier à genoux miss Edith Polwis de vouloir bien fouler de ses pieds délicats la dépouille de son ennemi ; ce que miss Edith lui accorda avec sa main.

Le lecteur sait maintenant, — du moins l’auteur a la très-grande ambition de le croire, — pourquoi lady Edith Sommerset pleurait en contemplant la peau de tigre dont les dents venaient de déchirer la blonde de sa robe ; mais il a le droit de savoir aussi pourquoi lord Henry causait à sa jeune femme une telle inquiétude. L’auteur ne veut pas essayer de lui contester ce dernier privilége ; cependant, grâces en soient rendues aux nouvellistes modernes, et surtout à MM. de Balzac et Alphonse Karr, dont il s’honore de suivre l’exemple, il croit pouvoir se dispenser d’être plus clair.

C. Leconte de Lisle.