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REVUE CRITIQUE.

De tous les élèves dont le collége royal de Rennes s’honorait depuis quelques années, M. Dupontavice est le seul, ou du moins le premier qui aît osé aborder la carrière littéraire. Les antécédents de ce nouvel auteur nous sont tellement connus, le souvenir des nombreux succès qu’il obtint dans ses études est encore si présent à notre mémoire que, aussitôt que nous avons appris son début, nous avons établi sur lui de grandes espérances.

Nuits réveuses est le titre du volume par lequel M. Dupontavice fait son entrée dans le monde littéraire. On trouve dans ce joli recueil toutes les inspirations qui peuvent caractériser un vrai poète à son début. Plusieurs sujets y sont bien traités et bien soutenus ; les images se succèdent toujours, et le vers, sans être cequ’il devrait être, y est rarement prosaïque ; entre autres, la petite pièce adressée à Marie, celle adressée à une jeune fille et celle intitulée l’Angélus du soir, sont, à peu de choses près un modèle de poésie à la fois douce, légère et gracieuse ; l’harmonie n’y fait pas défaut, et presque à chaque vers éclot une pensée qui flatte et qui surprend.

Ailleurs le poète nous fait gémir et pleurer avec lui ; c’est la Pologne, sous la personnification d’une mère éplorée,